Designated Foreign Nationals Regime / Le régime de l'"étranger désigné"

The Designated Foreign Nationals Regime was part of the broad refugee system reform passed in 2012. These provisions allow the Minister of Public Safety to deem irregular arrivals of groups to be 'Designated Foreign Nationals', a label that brings seroius consequences for their treatment in Canada's refugee system.

Le régime de l'"étranger désigné" faisait partie de la réforme plus large du système des réfugiés, votée en 2012. Ces dispositions permettaient au ministre de la sécurité publique de considérer des arrivées irrégulières de groupes comme des "étrangers désignés", une étiquette qui a de sérieuses conséquences sur leur traitement au sein du système de réfugiés canadien.

CARL Press Release on the designation of five groups of refugee claimants / Le communiqué de presse de l'ACAADR sur la désignation de cinq groupes de demandeurs de statut de réfugié.

Press Release Backgrounder / Note d'information du communiqué de presse

Designated Foreign Nationals Primer / Introduction au système d'"étranger désigné"

 

PRESS RELEASE: Canadian Association of Refugee Lawyers (CARL) challenges the legality of group designation of five groups of refugee claimants December 6, 2012

For the first time since a new refugee law was passed last June, the federal government has declared that five different groups of Romanian refugee claimants, who entered Canada on five different occasions over a period of several months, are to be designated as a single group. The consequences of designation are two weeks to one year in prison for every member of the group over fifteen years of age, and secondly, separation from their families for more than five years, even if they are accepted as refugees.

With this arbitrary and unconstitutional action, the government is victimizing the victims. The government is putting refugee claimants in prison before it knows whether their claims are valid. Mandatory detention is imposed without consideration for their age, their gender, their health condition, their family circumstances, or whether they have been subjected to persecution. By designating them as members of a “group arrival”, the government is condemning them to a minimum of two weeks in jail. If the Minister is not satisfied with their proof of identity, they will be detained for at least 6 months, and possibly 12 months, without any court review of their imprisonment. Long-term mandatory detention without the independent oversight of a court is a blatant violation of the Canadian Charter of Rights and Freedoms.

The government is punishing refugees for coming to Canada without proper documentation. Yet this is exactly what refugees often do, because they have no way around visa barriers and must resort to smugglers to escape. And that is why the UN Refugee Convention – since 1951 -- states that refugee claimants should not be punished for arriving without documentation. Canada voluntarily signed the Refugee Convention, and is now deliberately breaching it. By detaining them for using smugglers, the government has completely failed to distinguish between the victims and the criminals.

It is CARL’s view that these detentions are illegal and in violation of basic rights contained in the Canadian Charter of Rights and Freedoms. There will be legal challenges to oppose the incarceration and subsequent mistreatment of refugee claimants.

CARL asks that Canadians pay attention to the treatment being meted out to refugee claimants in their name by this government.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE:: ASSOCIATION CANADIENNE DES AVOCATS ET AVOCATES EN DROIT DES RÉFUGIÉS (ACAADR) CONTESTE LA LÉGALITÉ DE LA DÉSIGNATION DE CINQ GROUPES DE DEMANDEURS DE STATUT DE RÉFUGIÉ , 6 DÉCEMBRE 2012

Pour la première fois depuis qu'une nouvelle loi sur les réfugiés ait été votée en juin dernier, le gouvernement fédéral a déclaré que cinq groupes différents de demandeurs d'asile roumains, qui sont entrés au Canada à cinq différentes occasions sur une période de plusieurs mois, seront désignés comme un seul groupe. Les conséquences de cette désignation sont de deux semaines à un an de prison pour chaque membre de ce groupe ayant un âge de plus de quinze ans, ainsi qu'une séparation de leur famille pendant plus de cinq ans, même s'ils sont accéptés comme réfugiés.

En agissant d'une telle manière arbitraire et inconstitutionnelle, le gouvernement victimise les victimes. Le gouvernement met des demandeurs d'asile en prison avant de savoir si leur demande d'asile sera validée ou non. Une détention obligatoire est imposée sans prendre en considération leur âge, leur sexe, leur état de santé, leurs circonstances familiales, ou s'ils ont été sujets à la persécution. En les désignant comme faisant partie d'un "groupe d'arrivants", le gouvernement les condamne à un minimum de deux semaines de prison. Si leur preuve d'identité ne suffit pas au ministre, ils seront détenus pour au moins six mois, et possiblement douze mois, sans aucune possible révision judiciaire de leur emprisonnement. La détention obligatoire à long terme sans la surveillance indépendante de la cour est une violation flagrante de la Charte canadienne des droits et libertés.

Le gouvernement punit les réfugiés pour être arrivés au Canada sans les papiers adéquats. Or, c'est exactement ce que la plupart de réfugiés font, car ils n'ont aucune façon de détourner l'obstacle du visa et doivent alors passer par des passeurs pour s'échapper. C'est pour cela que la Convention des réfugiés de l'ONU - depuis 1951- affirme que les demandeurs de statut de réfugié ne devraient pas être punis pour être arrivés sans papiers.

Le Canada a volontairement signé la Convention des réfugiés, et serait maintenant entrain de la violer de façon délibérée. En les détenant pour avoir utilisé des passeurs, le gouvernement a totalement manqué à son devoir de faire la distinction entre les victimes et les criminels.

C'est l'opinion de l'ACAADR que ces détentions sont illégales et en violation des droits fondamentaux contenus dans la Charte canadienne des droits et libertés. Il y aura des défis juridiques pour opposer l'incarcération et le mauvais traitement subséquent des demandeurs d'asile.

L'ACAADR demande aux Canadiens de prêter attention au traitement subi par les demandeurs d'asile en leur nom et par ce gouvernement. 

Press Release Backgrounder

The Protecting Canada’s Immigration System Act was passed in June, 2012. Before passage of the Act, amongst its many criticisms of the bill, CARL warned that the Minister’s designation authority was so vague that it would allow the government to arbitrarily define different individuals as a single group. Now we see a perfect example of that warning. By the government’s own admission, these are at least five different groups of refugee claimants who entered Canada over a period of several months. They are now designated as a single group arrival on the basis that they have all engaged the services of smugglers and allegedly come into Canada through a common port-of-entry.

First news of the designation was announced by Minister of Citizenship and Immigration, Jason Kenney, although, the power to designate foreign nationals lies solely with the Minister of Public Safety, Vic Toews. Under the new law, the consequences of being designated as a foreign national are serious and devastating for any refugee claimant. They include:

  • They will be mandatorily imprisoned for a minimum period of two weeks
  • If they cannot establish their identity within the two week period of detention, they will be detained for an additional six months, and possibly an additional six months after that
  • They may be sent to a provincial medium-security prison and placed with the general criminal population, regardless of their language comprehension, the merits of their claim, or their psychological condition
  • They will have to prove their refugee claim while in prison, something that is very difficult to do with limited access to legal counsel, interpreters and community support
  • If their claim is denied, fairly or unfairly, they will have no right to appeal the decision and will be subject to immediate removal
  • If their claim is accepted, they will not be able to apply for permanent residence for five years, which means they will be separated from all members of their family outside of Canada for six to eight years. Many refugee families remain in vulnerable circumstances in the country of origin or in a dangerous third country that is not a signatory to the 1951 UN Refugee Convention.

Note d'information du communiqué de presse

La Loi visant à protéger le système d’immigration du Canada a été votée le mois de juin 2012 passé. Avant le vote de cette loi, parmi les nombreuses critiques du projet de loi, l'ACAADR a affirmé que le pouvoir de désignation du ministre serait si vague que cela permettrait au gouvernement de désigner arbitrairement des individus différents comme appartenant à un seul groupe. On voit désormais un exemple parfait de cet avertissement. Par l'accord du gouvernement lui-même, il y a eu au moins cinq groupes différents de demandeurs d'asile qui sont entrés au Canada sur une période de sept mois. Ils sont maintenant désignés comme étant un seul groupe d'arrivants sous prétexte qu'ils ont tous fait appel aux services d'un passeur et seraient donc prétendument entrés au Canada par une même porte d'entrée.

Les premières nouvelles de la désignation a été annoncée par le ministre de la citoyenneté et de l'immigration, Jason Kenney, alors que le pouvoir de désigner les étrangers appartient au ministre de la sécurité publique seul, Vic Toews. Sous la nouvelle loi, les conséquences de se faire nommer "étranger désigné" sont graves et dévastatrices pour n'importe quel demandeur d'asile.

Elles incluent ceci:

  • Ils seront obligatoirement emprisonnés pour une période minimum de deux semaines
  • S'ils ne peuvent établir leur identité en l'espace de la période de deux semaines de détention, ils seront détenus pendant six mois additionnels, et possiblement un autre six mois
  • Ils pourraient être placés dans une prison provinciale à sécurité moyenne et donc placés avec la population criminelle générale, sans égard pour leur niveau de compréhension de la langue, des mérites de leur réclamation ou de leur état psychologique.
  • Ils devront fournir les preuves nécessaires à leur demande lors de leur séjour en prison, chose qui est très difficile à faire étant donné l'accès limité à un conseiller juridique, interprète ou encore à l'aide sociale.
  • Si leur demande est refusée, de manière juste ou pas, ils n'auront aucun droit d'appel et seront sujets à un renvoi immédiat
  • Si leur demande est acceptée, ils ne pourront pas demander la résidence permanente pendant cinq ans, ce qui veut dire qu'ils seront séparés des membres de leur famille, vivant à l'étranger, pendant six à huit ans. Plusieurs familles de réfugiés demeurent dans des circonstances vulnérables au sein de leur pays d'origine ou dans un pays dangereux du tiers-monde non-signataire de la Convention des réfugiés de l'ONU de 1951.

Designated Foreign Nationals Primer

Alex Del Bel Belluz, University of Ottawa CARL Chapter

Overview of the System

Under the Protecting Canada’s Immigration System Act, the Minister of Public Safety will have the power to designate any group of over two refugee claimants as “irregular arrivals” if:

  • they do not have visas or other required documents and
  • the Minister has reasonable grounds to believe that they travelled with documents provided by smugglers, or
  • the Minister believes that investigations concerning these persons cannot be conducted in a “timely manner”

The implications of being a Designated Foreign National for these refugee claimants are significant. All “designated” claimants over the age of 16 face automatic and mandatory detention for a minimum of two weeks. If they cannot establish their identity within two weeks, they will be detained for an additional six months, with the potential for another six months after that. There is no judicial review of their imprisonment. The new law does not require that children under the age of 16 be detained, but it does allow for their detention. If they are not automatically detained, these children must either stay with their parents in detention or be placed in foster care by child protection services. The law allows designated claimants who make successful refugee claims to be released from detention; however it does not compel their release. Further, designated claimants who are granted refugee status are denied the right to apply for permanent resident status in Canada for five years. Consequences of this restriction include:

  • claimants will be prohibited from applying to reunite in Canada with spouses and children;
  • claimants may be required to report regularly to immigration authorities for questioning and to produce documents; and
  • claimants will be unable to obtain a travel document.

Designated claimants who are denied refugee status have no access to the Refugee Appeal Division, and are subject to immediate removal.

The designation of irregular arrivals gives the Minister of Public Safety broad, vague and subjective discretion to designate arrivals as “irregular”. 

The long term mandatory detention without judicial review is unconstitutional. It is imposed on refugee claimants without consideration of their age, gender, health, family circumstances or whether they have faced persecution. These claimants could be sent to a provincial medium security prison and placed with the general criminal population regardless of their language comprehension, the merits of their claim or their psychological condition. Further, they will face the disadvantage of proving their refugee claim while in prison, with limited access to legal counsel, interpreters and community support. By detaining refugees for arriving without documentation, Canada is breaching the UN Refugee Convention, which Canada has signed.

By detaining claimants for using smugglers, the government has failed to distinguish between the victims and the criminals. The designation system is justified by claims that it protects the Canadian refugee system from being exploited by “bogus” refugees that pay human smugglers to get them to Canada. This negative portrayal of refugee claimants promotes negative stereotypes of refugee claimants in Canadian society and “victimizes the victims”.

Note d'information sur le système de l'étranger désigné

Alex Del Bel Belluz, Université d' Ottawa, Chapitre de l'ACAADR

Aperçu du système

Sous la Loi visant à protéger le système d’immigration du Canada, le ministre de la sécurité publique aura le pouvoir de désigner n'importe quel groupe de plus de deux demandeurs d'asile comme étant des "migrants illégaux" si:

  • Ils n'ont pas de visa ou les documents requis
  • Le ministre a les motifs raisonnables de croire qu'ils ont voyagé sans papiers par l'intermédiaire de passeurs, ou
  • Le ministre croît que des enquêtes concernant ces personnes ne peuvent être menées dans un "temps opportun".

Les conséquences qui viennent avec la désignation d'un étranger pour ces demandeurs d'asile sont considérables. Tous les demandeurs "désignés" âgés de plus de 16 ans font automatiquement et obligatoirement face à une détention minimale de deux semaines. S'ils n'établissent pas leur identité  en l'espace de deux semaines, ils seront détenus six mois de plus, avec le risque d'être détenu un autre six mois après cela. Il n'y a aucune possibilité de révision judiciaire de leur emprisonnement. La nouvelle loi n'oblige pas  mais permet néanmoins la détention des enfants de moins de 16 ans. S'ils ne sont pas détenus automatiquement, ces enfants doivent soit demeurer avec leurs parents en détention ou être placés en famille d'accueil par les services de la protection de l'enfance. La nouvelle loi permet aux étrangers désignés à qui on accepte la demande de statut de réfugié, d'être remis en liberté; cependant cela ne pousse pas le gouvernement à les libérer. De plus, les étrangers désignés à qui on octroie le statut de réfugié se voient refuser le droit d'appliquer pour le statut de résident permanent au Canada pendant cinq ans.  Les conséquences de cette restriction incluent ceci:

  • les demandeurs ne pourront pas demander d'être réunis avec leur famille et enfants au Canada
  • les demandeurs seront obligés de se rendre régulièrement aux autorités de l'immigration pour un questionnement et pour produire des documents; et
  • les demandeurs ne pourront pas obtenir des papiers de voyage

Les demandeurs désignés à qui on refuse d'octroyer le statut de réfugié n'auront aucun accès à la section d'appel des réfugiés, et seront sujets à un renvoi immédiat.

La désignation des migrants illégaux donne au ministre de la sécurité publique une discrétion large, vague et subjective pour désigner les arrivants comme des arrivants "illégaux".

La détention obligatoire à long terme sans révision judiciaire est inconstitutionnelle. Celle-ci est imposée aux demandeurs d'asile sans considération pour leur âge, sexe, santé, conditions familiales ou la possibilité qu'ils aient été victimes de persécution. Ces demandeurs pourraient être envoyés dans une prison provinciale à sécurité moyenne et placés avec la population criminelle générale sans égard à  leur niveau de compréhension de la langue, les mérites de leur demande ou leur état psychologique.

De plus, ils feront face au désavantage de devoir faire la preuve pour soutenir leur demande pendant qu'ils sont en prison, avec un accès limité à un conseiller juridique, interprète ou encore à une aide communautaire. En détenant les réfugiés pour être arrivés sans papiers, le Canada viole la Convention des réfugiés de l'ONU, qu'il a lui-même signé.

En détenant les demandeurs pour avoir fait appel à des passeurs, le gouvernement a totalement manqué à son devoir de faire la distinction entre les victimes et les criminels. Le système de désignation se justifierait par le fait qu'il protège le système canadien des réfugiés des "faux" réfugiés qui paient des passeurs humains pour les faire entrer au Canada. Ce portrait négatif des demandeurs de statut de réfugié promeut les stéréotypes négatifs envers les demandeurs d'asile dans la société canadienne et "victimise les victimes".